"Ce n'est pas normal": les pêcheurs du Pas-de-Calais inquiets de la pollution des cours d'eau après les inondations

Un début de saison en demi-teinte. Le week-end dernier, la saison de pêche a débuté pour les 25.000 pêcheurs licenciés dans le Pas-de-Calais. Un moment très attendu, surtout après les incertitudes liées aux récentes inondations.

"C’est le challenge, et c’est amusant parce que les poissons commencent à suivre. On est de nouveau motivés pour toute la saison qui arrive", déclare Grégory, pêcheur licencié depuis 41 ans, au micro de BFM Grand Lille.

Des déchets sur les berges

S'ils ne sont pas inquiets du nombre de poissons qu'ils vont pouvoir attraper cette saison, les pêcheurs remarquent les conséquences des inondations sur les cours d'eau.

"Ce qu'on peut voir, c'est les déchets suite à la crue, qui se sont retrouvés sur nos berges, dans les arbres tombés", souligne Enzo, licencié depuis trois ans. "Ce n'est pas normal, c'est de la pollution."

Les pêcheurs font preuve de vigilance, afin d'éviter toute conséquence de cette pollution sur la biodiversité marine. "Si on voit des poissons morts, là il faut alerter l’Office français de la biodiversité, la gendarmerie, et la fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques du 62", rappelle Grégory.

La fédération des pêcheurs du Pas-de-Calais a par ailleurs mis en place, en collaboration avec les sous-préfectures du département, une démarche pour permettre aux pêcheurs de signaler tout milieu pollué.

"On est organisés pour faire en sorte que le pêcheur puisse avoir cette capacité d’adhérent, mais aussi de citoyen capable d’alerter. On sait très bien que c’est un individu qui est en vigilance par rapport à la pollution et par rapport à la qualité des milieux, voire la qualité de l’eau", explique Pascal Saillot, président de la fédération de pêche et de protection du milieu aquatique du Pas-de-Calais.

À noter qu’après les inondations, certaines communes ont déjà pris des arrêtés municipaux pour interdire la pratique de la pêche quand elle est jugée dangereuse, comme cela peut-être le cas dans le secteur de la Canche.