BFM Var
Var

Procès d'Hubert Falco: inéligibilité de cinq ans à nouveau requise en appel contre l'ex-maire de Toulon

L'ex-maire de Toulon, Hubert Falco (g), et son avocat Me Thierry Fradet, arrivent au tribunal de Marseille, le 12 avril 2023

L'ex-maire de Toulon, Hubert Falco (g), et son avocat Me Thierry Fradet, arrivent au tribunal de Marseille, le 12 avril 2023 - Christophe SIMON © 2019 AFP

Jugé en appel depuis lundi, l'inéligibilité d'une durée de cinq ans a de nouveau été requise contre l'ancien maire de Toulon Hubert Falco, ce mardi 26 mars. Le délibéré sera rendu le 14 mai prochain.

L'inéligibilité d'une durée de cinq ans a de nouveau été requise ce mardi 26 mars lors du procès en appel de l'ancien maire de Toulon Hubert Falco, à la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Un an après avoir perdu tous ses mandats, l'ancien édile joue depuis ce lundi 25 mars son avenir politique lors d'un procès en appel pour une affaire de repas et de pressing réglés avec des fonds publics. Le délibéré sera rendu le 14 mai prochain, à 14 heures.

Hubert Falco, soutien d'Emmanuel Macron et ancien du parti Les Républicains, "fut un bon maire" mais "il a aussi défailli sur son devoir de probité de personne chargée de l'autorité publique", a estimé l'avocate générale, Régine Roux.

L’avocate générale a aussi pointé "une défaillance de Hubert Falco et Marc Giraud au sujet de leur devoir de probité ainsi que de nombreuses problématiques liées notamment à des écoutes entre Valérie, une collaboratrice de la métropole et Hubert Falco". Des écoutes qui ont été diffusées lors de l'audience lundi.

Elle a aussi évoqué "les demandes d’interventions" de Monsieur Falco qui "n’a pas pu s’empêcher de demander des interventions confondant polique et éthiques interrogeant notamment Laurent Nuñez (ndlr. préfet de police de Paris) sur un policier en charge de son dossier". Mais aussi l'entrée en contact "avec un commissaire de police dont la femme faisait partie de son équipe".

L'inéligibilité à nouveau demandée

Lors des réquisitions l’avocate générale a demandé au tribunal de juger Marc Giraud, co-prévenu dans cette affaire et proche d'Hubert Falco, à hauteur de leur responsabilité.

"Je ne vois pas de raison de les dispenser d’inéligibilité", a-t-elle indiqué. Avant de demander "la confirmation des peines prononcées en premières instances, avec inéligibilité et confiscation des sommes d’argent maintenu".  

Le 14 avril 2023, Hubert Falco avait été condamné entre autres à trois ans de prison avec sursis et une inéligibilité de cinq ans et 55.000 euros de confiscation sur son compte bancaire.

De son côté, Marc Giraud avait quant à lui été condamné à 2 ans de prison avec sursis, 5 ans d'inéligibilité et 15.000 euros de confiscation.

Hubert Falco avait été condamné en première instance pour avoir continué à déjeuner gratuitement durant des années à la cafétéria du conseil départemental du Var, alors qu'il n'en était plus président depuis plus de dix ans et d'avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing aux frais du contribuable.

L'affaire a été surnommée du "frigo de Falco" car ses repas étaient stockés dans un réfrigérateur dédié. L'ex-homme fort du Var, 76 ans, avait été démis de ses mandats de maire de Toulon et de président de sa métropole. Lundi, il a reconnu qu'il déjeunait à la cafétéria du département mais seulement "une à deux fois par semaine".

"La dépense publique pour le citoyen est la même" que s'il avait mangé à la mairie, a-t-il plaidé, reconnaissant aujourd'hui "une faute".

Selon les enquêteurs, les repas privés servis même le week-end à Hubert Falco et son épouse, employée du conseil départemental, auraient coûté au moins 64.500 euros au contribuable entre 2015 et 2018.

L'avenir politique de Falco suspendu à la décision en appel

Hier, lundi et comme en première instance, Hubert Falco s'est défendu en soulignant la frugalité de ses repas: "J'affectionne le riz, le jambon, les yaourts et les compotes." Mais pour le président de la cour d'appel, Alain Vogelweith, le problème n'est pas le contenu de ses assiettes mais "une pratique", sa "régularité".

En avril dernier, la condamnation d'Hubert Falco avait constitué un séisme politique à Toulon, où il se présentait comme un rempart à l'extrême droite, à qui il avait repris la ville en 2001.

L'échéance des municipales en 2026 est désormais dans tous les esprits alors que le Rassemblement national a des ambitions fortes dans le Var avec des figures montantes comme Laure Lavalette, porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale.

Laury Holste et Martin Regley avec AFP