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Singes volés au zoo de La Londe-les-Maures: inquiétude sur de l'état de santé des primates

Le parc s'inquiète désormais de l'état de santé des animaux, qui ne sont pas faits pour vivre éloignés de leur groupe.

Retrouver les singes à tout prix. Au Jardin zoologique tropical de La Londe-les-Maures (Var), l'inquiétude se fait ressentir, quatre jours après le vol de 14 des 33 singes-écureuils du parc, dérobés dans leur enclos dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 janvier.

La découverte a été faite par Maxime Moutard, soigneur du parc, alors qu'il arrivait pour nourrir les animaux samedi matin.

"Je suis arrivé pour leur donner la nourriture le matin, et quand je suis arrivé, j'ai vu des outils qui n'avaient rien à faire là, la porte qui était cassée", raconte-t-il au micro de BFM Toulon Var. "Et quand je suis entré, les sas étaient ouverts, il y avait des perchoirs qui étaient par terre."

Des voleurs aguerris

Pour la direction du parc, il ne fait aucun doute: les responsables de ce vol avaient repéré les lieux à l'avance, et avaient une certaine connaissance des primates pour réussir à les dérober aussi rapidement.

"À défaut d'être des passionnés des animaux, ce sont des personnes qui connaissent suffisamment ce type de primates pour pouvoir s'en saisir", expliquait sur notre antenne ce mardi soir Jean-Michel Dupuyoo, responsable du jardin zoologique. "Ce type de capture pour 14 animaux, ça nous prendrait une demi-heure environ."

Depuis le vol des primates, une enquête a été ouverte et les animaux manquants ont été identifiés. Car les singes-écureuils, originaires d'Amérique du Sud, sont une espèce protégée.

"Ces animaux sont tous répertoriés sur un fichier national, ce qui veut dire que quiconque récupère un animal en France ou à l'étranger avec ce numéro, qui est unique, peut savoir d'où il vient et pourquoi il manque", précise Jean-Michel Dupuyoo.

Le responsable du parc craint un vol commis pour revendre les singes sur le marché noir à des personnes souhaitant les posséder comme animaux de compagnie.

"On sait qu'il existe une demande, et c'est cette demande qui alimente un trafic", explique Jean-Michel Dupuyoo. "Étant donné qu'ils sont interdits à la vente, on peut s'imaginer que les prix peuvent s'envoler. Il y a, malheureusement, sur des réseaux sociaux bien connus, des annonces de singes capucins, de ouistitis, ou de singes-écureuils."

L'état de santé des singes inquiète

Mais ces primates, habitués à vivre en groupe, ne sont absolument pas faits pour être gardés comme animaux de compagnie. Ce sont des singes "très sensibles, qui ne sont pas faits pour être gardés chez soi dans une petite cage, avec des aliments qui ne sont pas préparés, formulés pour eux."

La principale inquiétude du parc zoologique aujourd'hui concerne l'état de santé des animaux, qui sont "clairement" en danger.

"Ce sont des animaux qui demandent des soins réguliers tout au long de la journée", alerte Jean-Michel Dupuyoo. "Ici, on les nourrit cinq fois par jour, leurs loges sont nettoyées tous les jours, désinfectées. Ils sont également vaccinés chaque année contre une maladie particulière, vous ne trouverez pas le vaccin en pharmacie."

D'autant plus que la disparition des 14 singes a déjà commencé à avoir une incidence sur le reste du groupe, resté au parc. Car parmi les animaux dérobés se trouvait le mâle dominant du groupe, ainsi qu'un bébé âgé de seulement quelques mois.

"C'est la panique dans le groupe. (...) Ce sont des animaux qui vivent dans la nature en groupe de type familial, où il y a des liens très forts entre les individus. Le fait d'arracher des individus à leur groupe, ça va les stresser eux-mêmes, mais également leurs congénères restés dans le groupe."

Séparés de leur groupe, les animaux risquent de tomber malades plus rapidement, mais peuvent également se montrer dangereux.

Le jardin zoologique a lancé il y a quelques jours un appel sur les réseaux sociaux pour retrouver au plus vite les animaux. Il invite toute personne disposant d'informations à contacter le 17 ou bien le parc directement, à l'adresse mail contact@zootropical.com.

Quentin Leport avec Laurène Rocheteau