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Saint-Raphaël: des posidonies mortes dispersées en mer pour déblayer la plage

L'opération doit permettre de libérer le canal d'évacuation des eaux pluviales, mais aussi assurer le confort des vacanciers pour l'été.

L'opération doit permettre de libérer le canal d'évacuation des eaux pluviales, mais aussi assurer le confort des vacanciers pour l'été. - BFM Toulon Var

Cette opération reste toutefois écologique, assure la municipalité, puisque les posidonies rejetées en mer participent au fonctionnement de l'écosystème marin.

La plage d'Arène Grosse nettoyée. Depuis vendredi, les herbes de posidonie mortes qui s'étaient accumulées sur cette plage de Saint-Raphaël depuis l'hiver ont commencé à être retirées pour être dispersées en mer. Une opération dite de "clapage" qui survient pour la première fois dans la commune varoise.

Pour cette opération, le point de dispersion de la posidonie se trouve à 500 mètres de profondeur, à près de 7 kilomètres des plages, explique la municipalité sur son site. Ce point stratégique a été choisi "après des études de dispersion, de courantologie".

Nettoyer les plages pour l'été

Essentielles dans la lutte contre l'érosion du littoral méditerranéen, les posidonies sont amenées sur la plage en hiver avec le courant marin. Mais en été, elles peuvent gêner les riverains, commerçants et restaurateurs, et certaines communes font le choix de les retirer pour le confort des vacanciers.

L'année dernière, un changement de réglementation concernant le déplacement des banquettes de posidonie avait particulièrement agacé les restaurateurs du quartier Boulouris, à Saint-Raphaël.

"On nous a déplacé un gros tas de posidonie, qui était sur une plage, sur une autre", raconte Sophie Brachot, serveuse au restaurant "L'Étoile" à Boulouris. "Cette plage est à côté de nous, donc forcément, on a ressenti de fortes odeurs. Et on a aussi eu des désagréments au niveau de l'envol des posidonies, parce que régulièrement, quand le vent soufflait, on recevait tout dans le restaurant."

Si les posidonies sont essentielles au littoral, les opérations de clapage se veulent toutefois écologiques, puisque les posidonies rejetées en mer contribuent au fonctionnement de l'écosystème marin.

"Elles vont participer à la valorisation de l'écosystème, puisqu'elles vont être dans leur milieu naturel, et donc elles vont se désagréger gentiment, elles vont continuer à nourrir les fonds marins", explique Sylvie Blanc, adjointe au maire en charge de l'écologie intelligente, au micro de BFM Toulon Var.

Une opération réalisée de nuit

Ailleurs en Méditerranée, la question du déplacement de la posidonie fait débat. À Marseille, en mars dernier, des biologistes alertaient sur un projet d'arrêté revenant sur l'interdiction du prélèvement de ces plantes marines sur les rivages.

"L'intérêt de ces banquettes de posidonie -les feuilles qui s'échouent naturellement sur les plages- est de protéger contre l'érosion ces plages de sable. Si elles n'étaient pas là, à chaque hiver, le sable serait entraîné au large", expliquait alors la biologiste Sandrine Ruitton, à BFM Marseille Provence.

En raison de son orientation et des courants marins qui ramènent la posidonie sur le rivage, la plage d'Arène Grosse est aujourd'hui la seule plage de Saint-Raphaël concernée par cette opération de clapage.

Une opération qui s'effectue de nuit. "Sur la barge, on est entre 12 et 15 tonnes, et on fait une dizaine de rotations par jour. Et on fait ça de 2h jusqu'à 8-9h du matin", explique Maurin Ballestra, responsable de la société Action Travaux Environnement. "La nuit, parce qu'en général la mer est belle, et ça nous permet de travailler plus vite et sans gêner tous les commerces qui sont à côté."

L'organisation de cette opération de clapage a nécessité "un an de travail et de concertation avec les services de l'État", déclare la municipalité de Saint-Raphaël sur son site.

Alexandre Plumey avec Laurène Rocheteau