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Gabriel Attal annonce "un soutien fiscal et social" de 150 millions d'euros pour les éleveurs

Face à une mobilisation des agriculteurs qui se poursuit, le Premier ministre a dévoilé ce mercredi de nouvelles mesures et indiqué vouloir "redonner de la valeur à notre alimentation".

Le Premier ministre Gabriel Attal a entendu l'appel des éleveurs. "Nous leur consacrerons 150 millions d'euros en soutien fiscal et social dès cette année de façon pérenne", a-t-il annoncé, avant de rappeler que ces derniers avaient besoin d'un "soutien spécifique". Il a ajouté que les modalités de cette aide seront précisées après un travail avec la filière".

Le chef du gouvernement accède ainsi à une revendication portée par plusieurs syndicats d'agriculteurs qui regrettaient qu'aucune annonce spécifique n'ait été faite pour les éleveurs.

Jérôme Bayle, l'éleveur inattendu qui porte la colère des agriculteurs
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17:40

La filière de l'élevage hexagonale est en effet particulièrement fragilisée. Dans le sud-ouest, le bétail est touché depuis plusieurs mois par la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui entraîne des surcoûts pour les éleveurs et grève leur rémunération. Ils doivent aussi faire face à une concurrence étrangère moins chère comme les poulets importés d'Ukraine.

Enfin, les éleveurs bovins sont confrontés à une hausse de la valeur de leur cheptel liée à l'inflation qui alourdit leur imposition.

Une défiscalisation annoncée en octobre

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait déjà annoncé une mesure de défiscalisation pour les éleveurs bovins en octobre. Mais la Fédération nationale bovine (FNB) avait fait part la semaine dernière d'une "déception extrêmement forte" des éleveurs à ce sujet.

Samedi 27 janvier, Yohann Barbe, président de l'Union des producteurs de lait des Vosges et membre de la FNSEA, avait aussi déploré, sur BFMTV, l'absence de mesures visant à soutenir l'élevage dans les premières annonces du gouvernement, vendredi dernier.

Dans sa liste de revendications transmise le 24 janvier, le syndicat majoritaire demandait de "faire de l’élevage une grande cause nationale" en refusant notamment les accords de libre-échange.

"Principe de la souveraineté" dans la loi et loi Egalim

Lors de sa prise de parole à Matignon, le Premier ministre a aussi défendu l'inscription du "principe de la souveraineté" agricole dans la loi. "Nous devons à la fois produire tout en protégeant notre agriculture", a-t-il assené. Il a promis une dérogation aux règles sur les prairies.

Gabriel Attal veut aussi "redonner de la valeur à notre alimentation". Pour cela, il s'oppose notamment à "la viande de synthèse", demandant une réglementation européenne. Il veut également un meilleur étiquetage des produits, suivant "la victoire obtenue sur le miel".

Enfin, il entend "accélérer sur le respect de la loi Egalim dans la restauration collective", notamment sur l'objectif de 20% de bio.

Nina Le Clerre