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"Une épée de Damoclès sur la tête": les maraîchers menacés par les inondations dans l'Est-Var

L'Argens est sorti de son lit lors des dernières intempéries dans le Var et a englouti de nombreuses exploitations. De nombreux maraîchers, habitués des inondations, craignent que la berge ne tienne plus.

L'Argens monte et engloutit tout dans son passage. Ce week-end du 9 et 10 mars, le troisième épisode méditerranéen en trois semaines sur la Côte d'Azur a provoqué de fortes crues, notamment du côté de l'Est-Var. L'eau a atteint plusieurs mètres de hauteur sur les communes en bord de fleuve, de quoi inquiéter les habitants au bord du fleuve, mais aussi angoisser les agriculteurs.

Pour les maraîchers, les inondations ont été un réel coup dur. Des champs sous l'eau, des serres boueuses... les stigmates de la crue de l'Argens sont encore bien visibles. C'est principalement le matériel des agriculteurs qui a été touché.

Les dégâts restent moins importants qu'en 2019, notamment grâce à l'anticipation des maraîchers varois qui ont déjà connu plusieurs inondations. Néanmoins, une partie de la production est tombée à l'eau.

"Tous les semis qu'on a réalisés les semaines passées, les récoltes que l'on devait ramasser aujourd'hui et cette semaine sont impactés", explique Stéphane Morféa, maraîcher à Puget-sur-Argens.

Ils sont plusieurs exploitants à avoir subi des dégâts lors de ces crues et l'accès aux exploitations reste difficile. "Maintenant, il nous faut un peu de temps pour voir comment ces cultures vont se remettre."

"Si ça lâche, ça coupe en deux toute la plaine"

La décrue du fleuve s'est bien enclenchée en ce début de semaine, mais les agriculteurs restent sur leur garde. Il est tombé entre 80 et 120 mm de pluie dans le Var, provoquant d'importants dégâts sur les sols notamment.

"Ce qui nous attend pour dans quelques temps, c'est l'érosion de berges", assure Sébastien Perrin, secrétaire général de la chambre d'agriculture du Var. "Si ça lâche, ça coupe en deux toute la plaine."

À seulement quelques centaines de mètres de l'exploitation de Stéphane Morféa, une brèche s'est par ailleurs créée et menace aujourd'hui de s'effondrer. "Il y a eu des tourbillons qui se sont créés et une partie de la berge est tombée", relate le maraîcher.

"On a une épée de Damoclès sur la tête. À la prochaine inondation, on a le risque que le fleuve aille tout droit et derrière emporte toutes les exploitations, les maisons et les campings."

Les maraîchers ont d'ores et déjà alerté les autorités et comptent entreprendre des travaux d'urgence pour sécuriser leurs terrains.

Mélie Lavaud et Claudia Olivier, avec Juliette Moreau Alvarez